Les ingrédients de la réussite singapourienne, d’après Pak Tee Ng (doyen associé du National Institute of Education, Nanyang Technological University of Singapore) de la réussite des Singapouriens en maths.
Les quatre équilibres
Des changements permanents, des constantes intemporelles. La réforme éducative à Singapour s’est faite sur une vision à long terme, ce qui ne l’a pas empêché de s’adapter aux évolutions technologiques et de continuer à faire progresser tous les élèves et tous les professeurs. Les politiques éducatives ne portent leurs fruits qu’au bout de 10, 20, voire 30 ans.
Une méritocratie compassionnelle. Le système singapourien prévoit que les élèves, quels que soient leurs talents, leur origine ou leur religion, puissent emprunter différents chemins pour les amener à la réussite scolaire – avec une attention particulière portée aux élèves en difficulté, aux différents talents, à la créativité et à l’esprit critique.
Une décentralisation centralisée. Responsabiliser les acteurs de terrain sans guider leurs comportements nécessite de ne pas les accabler par des évaluations et des objectifs intenables qui les démotivent. Mais en contrepartie, les écoles acceptent de s’auto-évaluer et de rendre leurs résultats publics.
Enseigner moins, apprendre plus. Une bonne méthode pédagogique vise à améliorer la qualité de l’enseignement et l’apprentissage des élèves en réduisant l’apprentissage par cœur et en adoptant des méthodes d’enseignement plus motivantes, sans pour autant réduire les exigences académiques.
Les quatre idéaux
Chaque école est une bonne école. Bien que chaque école soit différente, chacune doit apporter un enseignement de qualité, dans un environnement sûr et propice. Singapour encourage beaucoup les écoles à se différencier des autres et à innover.
Chaque élève est un apprenant motivé. Les professeurs doivent connaître et maîtriser plusieurs pratiques pédagogiques de manière à les intéresser et à prendre en compte leurs façons d’apprendre. C’est à cette condition que tous les élèves peuvent être motivés.
Chaque professeur est un éducateur attentionné. A Singapour, les professeurs sont valorisés socialement et la société les admire. Outre un salaire élevé – ce qui ne suffit pas – les professeurs bien formés, et leur capacité à s’améliorer est récompensée.
Chaque parent est un partenaire solidaire. L’état d’esprit des parents vis-à-vis de l’école est un facteur déterminant de l’efficacité d’un système éducatif. Chaque parent doit se sentir impliqué non pas seulement dans la réussite de son enfant, mais dans sa mission éducative au profit de la société dans son ensemble – ce que seul rend possible un dialogue constructif entre parents et professeurs.