Rapport PISA après rapport PISA, rapport TIMSS après rapport TIMSS, les mêmes préjugés sont colportés pour diminuer les mérites des élèves et des professeurs singapouriens. J’ai trouvé utile de pointer les plus faux d’entre eux.
Préjugé 1 – « A Singapour, les élèves sont malheureux ». FAUX ! 87,9% des élèves singapouriens se déclarent heureux à l’école contre seulement 66,9% en Finlande et 81% en France (et 79,8% en moyenne dans l’OCDE (rapport de 2013)
Préjugé 2 – « La méthode de Singapour est centrée sur l’apprentissage par cœur et la réussite aux examens ». FAUX ! C’était peut-être (un peu) vrai jusqu’en 1995. Mais depuis 2005, les écoles singapouriennes ont mis en place la philosophie « Teach less learn more ». (Enseigner moins, apprendre plus) avec des programmes plus légers qui privilégient la qualité plutôt que la quantité, la créativité plutôt que l’apprentissage par cœur.
Préjugé 3 – « L’école singapourienne est élitiste et compétitive ». FAUX ! Si Singapour assume pleinement ses valeurs méritocratiques, elle a adopté une « méritocratie altruiste » (Goh Chok Tong, 2013). Depuis trente ans, le système secondaire ménage différents parcours pour les élèves en fonction de leurs capacités scolaires, avec toujours la possibilité de switcher d’un parcours à l’autre. Ce système s’est avéré efficace, puisque le pourcentage d’élèves en difficulté est passé de 18% à 6% en quelques années (voir infographie ci-dessous)
Préjugé 4 – « C’est un système où tout est évalué et classé ». FAUX ! Le classement des écoles singapouriennes a été atténue en 2004 – avec le « school banding » – et carrément supprimé en 2012. L’examen de fin d’école primaire (PLSE) ne repose plus sur des notes mais sur des évaluations ouvertes.
Préjugé 5 – « Singapour recrute des professeurs excellents ». FAUX ! Les professeurs singapouriens ne sont pas plus diplômés que les professeurs français. Comme en France, ils ont un emploi garanti, avant même leur affectation ; ils ne choisissent par leur école – et ne sont pas choisis par les écoles. La différence est qu’ils sont formés intensément en formation initiale puis formés au sein de leur établissement avant de faire cours devant des élèves.
Préjugé 6 – « Le système singapourien est autoritaire et centralisé ». FAUX ! Les 320 écoles singapouriennes sont divisées en quatre zones (nord, sud, est, ouest) chacune divisée en clusters de 12 écoles. Mais les écoles sont en compétition entre elles et ont la liberté de différencier leurs projets pédagogiques.
Préjugé 7 « Le système éducatif singapourien est très cher ». FAUX ! Non seulement la scolarité est gratuite comme en France, mais les dépenses éducatives à Singapour représentent 3,1% du PIB contre 4 à 7% pour les pays de l’OCDE, et 6,8% en France.